Un soir d'orage, où le bruit du tonnerre se mêlait à un plastiquage, près de la maison de Dumè, ... Les sirènes retentissent, les pompiers s'activent, la police vient sécuriser la zone de l'attentat et les ambulances arrivent pour évacuer les blesser.
Pourtant mon attention est portée à l'opposé de ce sinistre tableau. Dans une petite rue où tout le monde s'approche d'une porte restée ouverte en ce début de soirée, un pied passe par l'entrée. C'est la maison des grands-parents! Que s'est-il passé? Pourquoi Grand-père reste couché dans l'entrée? Est-il mort ou vivant? Tant de questions m'envahissent à mesure que mes pas me porte jusqu'au porche. Je n'ose regarder son torse pour voir s'il se soulève. Et s'il ne bougeait plus? Et s'il était mort? Comment l'annoncer à la famille? A maman surtout? Enquêteur depuis cinq ans maintenant, je ne suis pas pour autant prêt pour affronter ça!
Soudain, le pied de grand-père remue! Je me sens léger comme une plume, je ne marche plus mais je cours. Me jettant à ses pieds, je comprends enfin pourquoi il restait là. Un hématome m'indique qu'il a été frappé à l'arrière du crâne. Sortant mon portable de ma poche, j'appelle les secours.
- Comment ça, c'est impossible, je m'écrie. Vous allez envoyer quelqu'un ici et maintenant, je me fous de ce qui se passe près de la maison de Dumè! La personne auprès de moi à reçu un coup à la tête, il y a hématome, il y a peut-être hémorragie ou autre, je ne prends aucun risque!
- ...
- Je vous rappelle que je suis inspecteur et que j'enquête en ce moment même. Vous ne voulez tout de même pas être accusée d'entrave à la justice? Je raccroche enfin avec la certitude qu'une ambulance va arriver. Ne bouge pas Papy, les secours vont venir vérifier que tu peux te relever.
Le laissant avec un collègue, je pars à la recherche de Grand-mère. Si elle était présente, elle serait auprès de lui en ce moment, elle n'abandonnerait jamais son époux dans cet état. Ils tiennent trop l'un à l'autre que pour se séparer en pareil circonstances.
Au milieu de l'entrée, se trouve une orchidée mauve. Etonnant, elle n'était pas là ce matin quand je suis passé pour montrer ma nouvelle voiture.
Passant le salon où rien ne semble avoir bougé, j'entre dans la cuisine. L'orchidée est à présent là, sur la table de travail. Personne n'a pu la déplacer pourtant, sinon je l'aurais vu passer devant moi. Une autre question me traverse l'esprit, pourquoi le frigo est resté ouvert? Je m'avance et regarde. Une chaussure à l'intérieur, la bouteille d'After que j'ai apporté avec moi est déjà vide - ce qui n'est pas le genre des grands-parents - et il n'y a rien pour souper. Bien étrange vu que c'est le jour où Grand-mère va au marché. Nous sommes bien lundi tout de même? Un dernier coup d'oeil autour de moi m'intrigue encore plus! Les casseroles se sont volatilisées!
Un dernier tour de la maison m'apporte une nouvelle question. Pourquoi le parapluie de Grand-père est dans le lit conjugal?
En descendant les escaliers, je retrouve cet orchidée sur les marches. Comme si elle me surveillait! Qui aurait idée de la déplcer ainsi? Personne d'autres que moi ne se déplace dans la maison! Je dois devenir fou, ce n'est pas possible autrement.
Grand-père étant emmené à l'hôpital, je décide d'aller faire un tour chez les voisins vu que mes collègues sont arrivés pour me prêter mains forte avec les indices de la maison.
- Bonjour Nora, comment allez-vous?
- Bien, mais entre donc, Minou est justement couché sur notre divan et ne veut pas partir. il semble terrorisé.
Alors que je veux passer le pas de la porte, Minou me saute dessus. Calmant tant bien que mal ce chat paniqué, je rentre dans le salon des MacKonaghan. L'orchidée est là, à côté du divan dans lequel Minou devait dormir. M'approchant doucement, Minou se met à souffler et finit par m'échapper.
- On dirait qu'il fuit la fleur que tu vient de déposer, me signale Nora.
- En effet, je pense que c'est pour ça qu'il était chez toi et non chez nous.
Je décide de ne pas rappeler à la voisine que je suis arrivé les mains vides et donc que cette fleur est apparue sans mon intervention. Je vais poser mes questions et puis, je retournerai dans la maison pour mieux comprendre.
- Sais-tu si Grand-mère est au marché?
- Elle est partie tard aujourd'hui, elle devrait d'ailleurs bientôt rentrer car elle en a pour trois heures généralement. Ne t'inquiète pas, il ne lui est rien arrivé, elle était absente. Surtout qu'elle est partie échanger ses casseroles qui se sont abîmées en un rien de temps. Ce qu'on vend sur les marchés n'est plus d'aussi bonne qualité qu'avant! s'exclame Nora indignée.
- Ce n'est pas que pour les casseroles, on dirait que les marchands s'arrangent pour qu'on change souvent, ainsi ils gagnent plus.
- Avant qu'Emilie ne rentre, je serais toi, j'irais jeter les bouteilles vides qu'Arthur a bues en son absence.
- Grand-père ne boit pas, je lui indique tout inquiet. Il n'a jamais bu d'alcool!
- Il est pourtant passé tout à l'heure et il avait le comportement d'un homme qui n'a plus toutes ses idées en place. Il racontait qu'une fleur faisait tout pour le rendre fou. Elle avait placé le parapluie dans le lit, vidé la bouteille que tu as apporté ce matin apparemment et qu'elle avait même caché sa chaussure. C'est vrai qu'il n'en avait qu'une au pied. Je l'ai renvoyé chez vous pour se coucher et désaouler. Il est parti furieux et puis tout ça est arrivé.
De retour dans la maison, je comprends enfin pourquoi le frigo était ouvert. Grand-père avait sûrement dû apercevoir sa chaussure et vouloir quitter les lieux au plus vite. Entrant dans la cuisine, je retrouve l'orchidée à côté de la bouteille de Gin, vide elle aussi.
Soit je deviens fou, soit je comprends ce que Grand-père a ressenti avec toutes ces choses étranges qui arrivent.
Serait-il possible que l'orchidée se déplace? Non, je n'y crois pas. Me retournant, je veux quitter la pièce. Dans l'encadrement de la porte, se retrouve l'orchidée. Un vent de panique s'empare de moi. Et si cette plante était vivante et possédée?
- Reprends toi au sérieux Arnaud! je m'exprime à voix haute afin de me rassurer. Tu délires complètement!
- A qui parles-tu?
Bondissant, je me retourne pour trouver près du frigo ma Grand-mère.
- Je parlais tout seul Mamy. Mais depuis quand es-tu là?
- Juste quelques secondes. Peux-tu me passer l'orchidée qui est à tes pieds?
- Oui oui tout de suite.
Je la ramasse non sans méfiance. La tendant à ma grand-mère, je lui demande :
- Sais-tu ce qui est arrivé à Papy?
- Oh oui, il aura encore voulu s'en prendre à ma chère petit orchidée comme tous les lundis. A chaque fois que je vais au marché, il essaie de la noyer car il ne supporte plus que je la bichonne plus que lui. Il est devenu jaloux d'une plante. Il prétend qu'elle est maléfique. La semaine passée, j'ai retrouvé une bouteille de vodka vide à côté de ma petite chérie. Papy a prétendu qu'il n'avait rien fait, je suis certaine qu'il l'a vidée dans l'évier, mis l'orchidée et retirée juste avant mon retour. Elle était mal en point, j'ai dû m'en occupé toute la semaine pour qu'elle redevienne aussi belle. Tu m'excuseras mais je vais m'occuper d'elle avant d'aller voir Papy.
Quittant ma Grand-mère, je décide d'aller à l'hôpital. Seul grand-père pourra me dire ce qui s'est passé réellement. Pourtant mon esprit me dit que l'orchidée est sûrement à la base de tout même si ça me paraît impossible. Une chaussure dans le frigo pour faire passer Papy pour un fou et que Mamy l'interne, surtout avec le parapluie dans le lit.
En voulant tuer l'orchidée avec de la vodka, il l'a peut-être rendue alcoolique, ce qui justifierait les bouteilles vides ...
Alors que j'avance, je me rends compte que mon raisonnement est totalement absurde, Grand-père a dû perdre la tête en effet. A son âge c'est tout à fait possible...
Arrivé dans la chambre, l'appareil contrôlant les fonctions vitales de Grand-père est éteint, l'orchidée dessus et deux infirmières tentent de le réanimer ...
Défi n° 56 proposé par Fanfan pour la communauté des Croqueurs de mots.